Arrivé il y a deux ans à Sochaux, Walid Jarmouni ne cesse de gravir les échelons. Deux fois meilleur buteur en deux saisons, le jeune attaquant franco-marocain de 20 ans vient de signer son premier contrat pro dans son club formateur. Il revient sur son intégration, ses objectifs et sur la sélection marocaine.
D’abord, pour ceux qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Walid Jarmouni, j’ai 20 ans et je suis originaire de Montpellier. Je suis un attaquant avec un grand gabarit puisque je fais 1m90 pour 82 kilos. Sur le terrain, je suis assez polyvalent mais je pense que ma qualité première, c’est ma vitesse et ma percussion. J’ai aussi un bon sens du but.
Il y a quelques jours, vous signez votre premier contrat pro, une première étape est franchie…
C’est vrai. C’est d’abord une fierté parce que ça fait plaisir à mes parents. Je suis partie deux ans de chez moi. Là, ils voient que ça aboutit à quelque chose. Ensuite, c’est aussi ce que je devais à Sochaux. Avec tout ce que le club m’a apporté pendant ces deux ans au centre de formation, c’était le minimum. Mais ce n’est que le début.
C’est une forme de reconnaissance envers votre club formateur ?
Exactement. Ils m’ont énormément apporté. J’ai beaucoup travaillé avec eux. Ils ont toujours eu confiance en moi surtout. Moi j’arrive du milieu amateur, il ne faut pas oublier. Je signe à 18 ans à Sochaux, ce n’est pas un parcours commun. En général, le cursus est beaucoup plus long, on peut dire que j’ai été efficace.
« Le club a eu la patience d’attendre, de me donner confiance quand je n’étais pas bon »
Il a fallu s’adapter rapidement au monde professionnel…
C’est ça, je me suis mis rapidement au travail. Dans mon club amateur, je n’étais pas un grand bosseur. Quand je suis arrivé à Sochaux, on m’a appris à travailler surtout physiquement. De base, j’avais des atouts physiques mais j’avais aussi des gros points négatifs qui pouvaient me porter préjudice comme ma VMA ou le repli défensif. Le club a eu la patience d’attendre, de me donner confiance à des moments ou je n’étais pas très bon. J’avais un suivi personnalisé. Le mardi par exemple, j’étais tout seul entrain de faire du vélo et de la course à pied pour pouvoir gommer ces défauts.
Vous avez aussi attiré d’autres clubs grâce à vos deux trophées du joueur du mois Clairefontaine ?
Oui, mais finalement je suis à Sochaux maintenant. Il y avait d’autres clubs européens, forcement, mais avec le coronavirus il n’y avait rien de concret. De toute façon, j’avais l’envie de rester ici à Sochaux, c’était la suite logique pour moi.
Pour vos deux premières saisons à Sochaux, vous terminez deux fois meilleur buteur d’abord en U19 puis en N3. C’est une intégration réussie…
J’ai été meilleur buteur dans les deux catégories et j’avais un bon ratio. Mais comme je l’ai dit, c’est en grande partie grâce à l’entraineur. En U19, à mes débuts j’ai enchainé 3/4 matches sans marquer un seul but, je n’arrivais pas à suivre le rythme. Le coach a continué à me titulariser parce qu’il avait confiance en moi. Petit à petit, j’ai commencé à bien m’intégrer et à marquer but sur but. C’est grâce à ça que j’ai eu le trophée Clairefontaine en novembre 2019.
Votre entraineur en U19, c’était Pierre-Alain Frau, un attaquant d’expérience en Ligue 1, ça aide quand on est attaquant ?
Oui, c’est clair. Il m’a énormément apporté dans tous ce qui fait d’un joueur un bon attaquant. Il m’a appris à mieux me déplacer, à être plus malin dans la surface, à être un vrai tueur dans cette partie du terrain. Il me disait de ne pas cogiter, d’être efficace, de marquer en une ou deux touches de balle, d’arrêter de trop réfléchir dans la surface. Il m’a aussi fait progresser dans mon jeu de tête qui est un vrai défaut pour moi alors que je fais 1m90.
Pour l’année prochaine, la suite logique c’est de terminer meilleur buteur de Ligue 2, non ?
(rires) Non, on va être humble et réfléchi. On va dire que c’est d’abord de bien m’intégrer au groupe petit à petit. Réussir mes entrées en jeu pour montrer au coach qu’il peut compter sur moi. Cette année déjà je m’entraînais avec le groupe pro en deuxième partie de saison mais j’ai eu des pépins physiques, j’ai eu l’appendicite donc ça m’a freiné.
Il faudra gagner sa place dans cette attaque sochalienne…
Oui mais ça fait partie du jeu. Il y aura forcément de la concurrence mais justement c’est important. Elle permet de se surpasser, de donner le meilleur de soi-même. C’est le meilleur qui jouera. Si quelqu’un est meilleur que moi, alors je travaillerais encore plus pour prendre sa place, c’est simple.
Sur quels aspects devez-vous encore travailler pour être meilleur ?
Je pense que je dois encore progresser sur mon endurance, mon cardio. Je ne suis pas encore au top. Je dois aussi prendre en masse musculaire. J’ai un physique costaud mais je dois encore développer ça. Au niveau du terrain, je pense que je dois être encore plus intelligent dans mes choix, plus rigoureux dans mon repli défensif. Si j’arrive à faire tout cela, ça sera pas mal.
Walid Jarmouni, lors de sa présentation officielle avec Sochaux.
Vous êtes d’origine marocaine, vous avez déjà été contacté par la FRMF (ndlr : fédération royale marocaine de football) ?
J’ai eu des contacts avec la fédération marocaine l’année dernière. Je devais faire un stage avec les U20 en début d’année mais ça a été refusé par le club parce que ce n’était pas une convocation officielle. Le club voulait que je commence la préparation avec eux, c’était mieux.
C’est un objectif de porter ce maillot du Maroc ?
C’est dans un coin de ma tête mais pour l’instant je suis encore trop jeune et surtout je n’ai pas encore assez prouvé pour me permettre de penser à l’équipe nationale. Avec les espoirs, pourquoi pas. Si pendant l’année j’ai des convocations, je ferais mon choix mais ça serait avec plaisir. Pour l’instant, je n’ai rien de concret donc je ne fais pas de choix. Je respecte mes deux pays tout autant.
Hanif BEN BERKANE
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